DAY 592 | TOUT


L'exécution de Louis XVI, en application de la condamnation à mort de l'ancien roi de France et de Navarre et ancien roi des Français prononcée par les députés de la Convention nationale à l'issue de son procès, eut lieu le lundi 21 janvier 1793 à 10 h 22, à Paris, sur la place de la Révolution (ancienne place Louis XV, devenue en 1795 la place de la Concorde). C'est un événement majeur de la Révolution française, et plus généralement de l'histoire de France.

Contexte


À la suite des événements de la journée du 10 août 1792, l'attaque du palais des Tuileries par les sections parisiennes et les fédérés républicains encadrés par les Jacobins, Louis XVI est emprisonné à la Tour du Temple avec son épouse Marie-Antoinette et leurs deux enfants, ainsi que sa sœur cadette la princesse Élisabeth. Il perd son titre de roi des Français le 21 septembre 1792 à la suite de l'abolition de la monarchie. 

Notamment accusé de haute trahison, Louis XVI est condamné à mort à la majorité lors du vote final sur la peine, débutant le 16 janvier 1793 pour s'achever le 17 janvier 1793, après trente-sept heures de débat sans désemparer.

Le soir même, l'un des trois avocats du roi déchu, Guillaume de Malesherbes, vient au Temple lui communiquer le verdict. Il écrira au futur Louis XVIII, frère de l'ancien roi, le 10 mars 1793, en exprimant son admiration pour le sang-froid du roi déchu et les sentiments qu'il avait exprimés durant cet entretien.

Déroulement de la soirée du 20 janvier


Après avoir voté la condamnation à mort de l'ancien roi, la Convention envoie une délégation annoncer le verdict à Louis XVI, retenu prisonnier à la maison du Temple. Celui-ci formule un certain nombre de requêtes, dont notamment l'octroi d'un délai supplémentaire de trois jours avant l'exécution proprement dite, et une dernière entrevue avec sa famille. Les députés ayant refusé de repousser la date de la mise à mort de l'ancien monarque, celui-ci sera guillotiné comme convenu le lendemain.

Le dernier dîner du condamné lui est servi vers 19 heures. Après avoir eu un premier entretien avec l'abbé de Firmont vers 20 heures, Louis XVI reçoit, comme il l'avait demandé, l'ex famille royale dans son appartement, à savoir Marie-Antoinette, accompagnée de sa fille Marie-Thérèse de France dite Madame Royale, du dauphin Louis-Charles et de la sœur du roi déchu, Élisabeth de France. 

Vers 23 heures, l'ancienne famille royale se retire et Louis XVI s'entretient de nouveau avec son confesseur. Il se couche vers minuit et demi.

Déroulement de la journée du 21 janvier


La Tour du temple.

Après une courte nuit, Louis XVI est réveillé à 5 heures par Cléry, son valet. Vers 6 heures, l'abbé Henri Essex Edgeworth de Firmont les rejoint, et célèbre la dernière messe du roi déchu, servie par Cléry.

Louis XVI reçoit le viatique (la communion du mourant).

Sur les conseils de l'abbé, Louis XVI évite une dernière scène d'adieux avec sa famille. Le dispositif de sécurité est important, d'autant plus que dans la nuit du 20 au 21 janvier a eu lieu l'assassinat de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, député de la Convention ayant voté la mort de l'ancien roi.

À 7 heures, Louis XVI confie ses dernières volontés à l'abbé. Il transmet à Cléry son cachet aux armes de France pour son fils Louis-Charles et son alliance pour son épouse. Il conserve au doigt l'anneau du sacre.

Louis XVI s'entretient une ultime fois avec son confesseur. Vers 8 heures, il est interrompu par Antoine Joseph Santerre qui commande les gardes nationaux. Il reçoit une dernière bénédiction de l'abbé, remet son testament à l'un des officiers municipaux présents et se remet aux mains de Santerre.

Trajet de la prison du Temple à la place de la Révolution

Le matin du 21 janvier, la température extérieure est basse : il fait 3 °C. Un brouillard épais a enveloppé Paris. Le maire de Paris Nicolas Chambon a obtenu que le roi déchu ne soit pas conduit dans la charrette des condamnés. Louis XVI prend place dans la voiture verte du maire, avec l'abbé et deux personnes de la milice qui s'installent face à eux.

La voiture quitte le Temple vers 9 heures au son de tambours et de trompettes. Elle tourne dans la rue du Temple, pour rejoindre les Grands Boulevards. Paris a alors 80 000 hommes en armes (Fédérés, Gardes nationaux, fusiliers) occupant les carrefours, les places et postés le long des rues. Des canons sont postés à chaque endroit stratégique. Le convoi est précédé d'environ 200 gendarmes à cheval. 

Les Parisiens sont venus en nombre assister à l'exécution, tant sur le trajet qu'à l'emplacement de la guillotine.

Dans le quartier de Bonne-Nouvelle, aux environs de la rue de Cléry, le baron de Batz, soutien de l'ancienne famille royale qui a financé la fuite de Varennes, a convoqué 300 royalistes pour tenter de faire évader le roi déchu. L'ancien monarque devait être caché dans une maison appartenant au comte de Marsan, rue de Cléry. Le baron de Batz s'élance. À la suite de la dénonciation de ses compagnons, seuls quelques-uns ont pu venir. Trois sont tués, mais le baron de Batz réussit à s'échapper.

Le cortège emmené par Santerre poursuit son trajet par les boulevards et la rue de la Révolution (actuelle rue Royale). Il débouche vers 10 h 15 sur la place de la Révolution et s'arrête au pied de l'échafaud installé entre les Champs-Élysées et le piédestal de la statue de Louis XV qui vient d'être déboulonnée et situé à 2 mètres de haut. Peint en rouge, l'échafaud est placé au milieu d'un espace vide encadré de canons et d'une troupe de fédérés, le peuple étant tenu au loin.

Exécution de Louis XVI

Il est accueilli par le bourreau Charles-Henri Sanson à sa descente du carrosse, il ôte sa redingote brune et son foulard-cravate. À la demande de Sanson, il ouvre le col de sa chemise. Voyant qu'on veut lui lier les mains, le roi déchu refuse, l'abbé de Firmont réussit à le convaincre. On lui lie alors les mains dans le dos par son propre mouchoir ; un assistant de Sanson découpe son col et lui coupe les cheveux. Accompagné par des roulements de tambour, Louis XVI monte sur l'escalier et rejoint Sanson et ses quatre assistants, sur la plate-forme.




Louis XVI s'avance sur le bord gauche de l'estrade. Il fait signe aux tambours de s'arrêter et déclare : « Je meurs innocent de tous les crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort. Je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France. » Il veut poursuivre mais Santerre donne l'ordre de faire battre à nouveau les tambours pour couvrir sa voix. Certains auteurs mentionnent que l'ordre a été donné par d'autres protagonistes : parmi les noms cités, ceux de Dugazon, Beaufranchet d'Ayat ou du tambour Pierrard. La légende historique attribue généralement cet acte à Santerre, mais celui-ci n'aurait fait que transmettre l'ordre du général Berruyer, commandant en second de Paris.

À 10 h 22 le bourreau Charles-Henri Sanson actionne le couperet. Gros, un assesseur du bourreau, saisit la tête sanguinolente et la présente au peuple. Certains auteurs prétendent au contraire que la tête fut prise par Henri Sanson, le fils du bourreau. Quelques Parisiens crient « Vive la Nation ! Vive la République ! Vive la liberté ! » 

Quelques salves d'artillerie sont tirées et certains dansent la farandole. Jacques Roux, commissaire de la Commune de Paris, rédige le procès-verbal de l'exécution.

Selon son bourreau, Louis déclare lors de son installation sur l'échafaud : « Peuple, je meurs innocent ! », puis au bourreau Sanson et ses assistants « Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m'inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français ».

L'écrivain et essayiste politique Louis-Sébastien Mercier raconte l'exécution de Louis XVI en ces termes : « […] Est-ce bien le même homme que je vois bousculé par quatre valets de bourreau, déshabillé de force, dont le tambour étouffe la voix, garrotté à une planche, se débattant encore, et recevant si mal le coup de la guillotine qu'il n'eut pas le col mais l'occiput et la mâchoire horriblement coupés ? »

Source: Wkipédia 

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Comments

  1. et quand on sait qu'un des principaux acteurs de la terreur , Robespierre, fut aussi guillotiné on ne peut que s'interroger sur les débats houleux entre Saint Just et les autres Marat , Danton qui amenèrent un certain militaire* à utiliser les canons à Paris pour ramener un semblant d'ordre *le futur Napoléon Bonaparte

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